À 14 mois des prochaines échéances électorales, le calendrier électoral se fait toujours attendre. Entre-temps, la méfiance envers les animateurs de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) demeure. Et les renouvellements controversés des membres de la Cour constitutionnelle, dernier verrou du processus électoral, renforcent davantage le déficit de confiance. Les défis de transparence et de crédibilité pourront-ils être relevés lors de ces premières élections sous Félix Tshisekedi ?
Dans ce deuxième rapport de la série Mukalenga Wa Bantu, intitulé Les élections à l’ère de Tshisekedi : un mauvais départ ?, le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) et Ebuteli, son partenaire de recherche en RDC, font l’état des lieux des préparatifs de scrutins prévus d’ici fin 2023.
Cette étude revient sur les leçons qu’auraient pu être tirées du processus électoral de 2018 et souligne l’opportunité ratée d’engager des réformes électorales audacieuses pour les élections à venir. De fait, aujourd’hui encore, comme pour les cycles électoraux passés, la mainmise politique persiste sur les institutions impliquées dans la gestion du processus électoral, notamment sur la Ceni et la Cour constitutionnelle.
« Le déficit de confiance envers la Ceni et la Cour constitutionnelle, les cadres de concertation exclusifs, le flou autour des circonscriptions électorales, les options techniques dérogatoires aux lois en vigueur et, surtout, le manque de transparence dans la conduite de certaines opérations importantes, comme celle de la cartographie des centres d’inscriptions, augurent des violentes protestations des acteurs socio-politiques. La Ceni devrait garder à l’esprit que l’enjeu de ce processus électoral réside dans sa transparence et son intégrité », alerte Ithiel Batumike, chercheur principal au pilier politique à Ebuteli.
D’autant que l’actuel processus électoral semble avoir pris du retard à l’allumage. Le spectre du « glissement » du calendrier électoral pèse sur l’obligation de tenir les scrutins dans les délais constitutionnels. Le pays se retrouve de nouveau entre le risque d’organiser des élections bâclées aux éventuels résultats contestés et celui d’un dialogue politique et ses arrangements autour du partage des responsabilités au sein des institutions.
Pour tenter de sauver ce processus électoral mal parti, ce rapport-diagnostic préconise que la quête de la confiance dans le processus électoral redevienne la priorité des parties prenantes, la Ceni y compris.
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