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Conflit violent
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La Rébellion de la CNPSC: Marginalisation sociale et complicité de l’Etat au Sud Kivu


Une coalition de groupes armés dans l’extrême sud de la province du Sud-Kivu, en République démocratique du Congo, a lancé en juin 2017 une offensive de grande envergure. Cette Coalition nationale pour la souveraineté du Congo (CNPSC) a lancé une série d’attaques, s’emparant rapidement de bases de l’armée congolaise. Elle a obtenu d’importantes quantités d’armes et de munitions, pris brièvement le contrôle de vastes zones d’extraction d’or, et atteint la périphérie d’Uvira, un carrefour commercial régional important. La coalition comprenait au moins sept groupes armés, répartis sur des centaines de kilomètres carrés.

Plus d’un an plus tard, le groupe a été frappé par une offensive de l’armée et chassé de la plupart des centres de population, mais il reste toujours une menace pour les civils et la stabilité de la région. Le rapport entier peut-être téléchargé ici.

L’émergence de la CNPSC était étroitement liée à la longue histoire d’insurrection armée dans la région, mais était également motivée par le désir des acteurs armés de s’unir contre un gouvernement central perçu comme faible et illégitime. Le pouvoir surprenant du groupe est le produit d’une série d’événements qui lui ont permis d’obtenir d’importantes quantités d’or et de munitions, tout en bénéficiant de la faiblesse d’un gouvernement dont les forces sont sous-équipées, ont un commandement désorganisé et sont affaiblies par les soupçons. de trahison.

Il y a plusieurs personnalités importantes dans cette coalition. Le commandant vétéran William Yakutumba, qui est actif dans les groupes armés depuis 1996, en est le dirigeant, même si le groupe est décentralisé. Sheh Asani Mitende, dont les Mai-Mai Malaika ont lancé plusieurs attaques contre la compagnie minière canadienne Banro, est devenue un partenaire important aux côtés du général Shabani Sikatenda, ancien chef des services de renseignement de Laurent Désiré Kabila. Les Malaika étaient – brièvement, au moins – liés à Emmanuel Ramazani Shadary, candidat à la présidentielle de la coalition Front Commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila. Shadary aurait mis Sheh Asani et Sikatenda en contact et joué un rôle majeur dans la libération des otages étrangers.

La trajectoire de la CNPSC ne décrit pas une organisation capable de contester sérieusement l’État congolais, mais plutôt une crise humanitaire latente créée par une prolifération de groupes armés. Jusqu’à présent, l’État congolais n’avait pas la volonté politique nécessaire pour mener les opérations militaires nécessaires contre des groupes tels que la CNPSC et pour mettre en place les programmes de démobilisation et de réintégration nécessaires. Le président Felix Tshisekedi, nouvellement entré en fonctions, devra maintenant faire face au défi de tenter de réformer son armée et de démanteler les plus de 130 groupes armés du Kivu.

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