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Conflit violent
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Gouverner le Kasaï : État, coutume, territoire, identité

Le Kasaï est l’une des régions les plus concernées par des conflits coutumiers en République démocratique du Congo. Entre 2002 et 2015, la société civile locale en dénombre plus d’un millier. En 2016, l’affaire Kamuina Nsapu révèle la manipulation du pouvoir coutumier et les violences qui s’en sont suivies. 

Publié ce mercredi 2 février par le Groupe d’étude sur le Congo (GEC), le rapport « Gouverner le Kasaï : État, coutume, territoire, identité » examine trois cas de conflits coutumiers dans les provinces du Kasaï et du Kasaï Central afin de comprendre les dynamiques globales dans le Kasaï.

Ce rapport démontre comment l’État congolais joue parfois un rôle contre-productif dans la gestion du pouvoir coutumier  à l’intérieur de l’espace kasaïen mais aussi comment, occasionnellement, il ne joue aucun rôle et laisse faire : il permet ainsi, tacitement, l’ingérence des hommes politiques dans des affaires coutumières. Ces derniers aggravent et prennent part parfois aux conflits coutumiers, en interférant dans le processus de succession et en reconnaissant certains chefs à la place d’autres. C’est le cas par exemple de la contestation du pouvoir coutumier dans le groupement de Kamba Wono (Kasaï), où l’un des contestataires a essayé d’utiliser ses moyens financiers et ses relations politiques afin de tenter d’obtenir le statut de chef coutumier et de détrôner le titulaire. Ce qui, au moment de l’insurrection Kamuina Nsapu, est devenu un conflit violent. 

Ensuite, dans les cas de Kakenge et de Bakuakenge, des problèmes internes liés à la gouvernance, au contrôle des ressources et à l’ambiguïté entre l’exercice du pouvoir coutumier et administratif sont à la base de certains conflits. Ces derniers impliquent, à l’instar de la rébellion Kamuina Nsapu, les services publics et les leaders politiques. Tous s’immiscent dans les questions de reconnaissance légale du pouvoir coutumier et des conflits internes.

De surcroît, l’État ne crée pas souvent les conditions qui encouragent la cohabitation pacifique dans les zones rurales : peu ou pas de financement pour les entités de médiation comme les Commissions consultatives de règlement des conflits coutumiers (CCRCC), limites mal tracées des entités administratives comme les groupements, ambiguïté du double rôle administratif et social joué par le chef coutumier. 

Notre rapport recommande, entre autres, de renforcer les capacités et le financement des organes de médiation des conflits coutumiers, mais aussi ceux de l’Institut géographique du Congo (IGC) pour établir la reconnaissance officielle des limites des groupements. Il est tout aussi important de  respecter  la tenue des élections locales en 2023. Ces scrutins permettront de créer une redevabilité politique des chefs de secteurs vis-à-vis de la population.

Lire l’intégralité du rapport ici.

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